Newsletter de la plateforme des spectacles - décembre 2019
RENCONTRE
avec
CAROLINE ROTTIER
avec
CAROLINE ROTTIER
Caroline Rottier, vous êtes metteuse en scène et comédienne. Votre travail est principalement axé sur le théâtre inclusif avec des personnes souffrant d’un handicap mental et/ou de troubles autistiques. Quelle est votre démarche et pourquoi ce choix ?
Depuis 13 ans je crée des spectacles inclusifs. Depuis 1984 je travaille au théâtre, d'abord toujours en tant que comédienne. Quand j'ai eu l'occasion de travailler pour une première fois avec des personnes 'fragiles' pour moi c'était un 'eye opener'. Je sentais que c'était vraiment mon 'dada' et depuis j'ai créé 12 spectacles avec toujours dans le centre un groupe de 10 à 30 personnes avec un handicap. D'abord j'écris un dossier pour demander des subventions. Avec ceci je prépare tout le projet de A à Z pour pouvoir commencer. L'équipe artistique est entièrement professionnel; des acteurs, musiciens, technicien, costumière etc. Je prépare le planning des répétitions et tout le coté logistique. J'essaye de rassembler dans mes projets différents partenaires. Ensuite je travaille plus ou moins pendant un an pour la création. Je fais ce métier avec tout mon cœur. Le fait que je sois une personne sensible m'aide beaucoup dans le contact avec les participants. Avec mes projets je veux contribuer à une société avec plus de tolérance pour les personnes qu'on appelle souvent 'différents' et je souhaite mettre en valeur les talents des participants et changer le regard sur le 'handicap' ou sur 'l'age'.
Depuis 13 ans je crée des spectacles inclusifs. Depuis 1984 je travaille au théâtre, d'abord toujours en tant que comédienne. Quand j'ai eu l'occasion de travailler pour une première fois avec des personnes 'fragiles' pour moi c'était un 'eye opener'. Je sentais que c'était vraiment mon 'dada' et depuis j'ai créé 12 spectacles avec toujours dans le centre un groupe de 10 à 30 personnes avec un handicap. D'abord j'écris un dossier pour demander des subventions. Avec ceci je prépare tout le projet de A à Z pour pouvoir commencer. L'équipe artistique est entièrement professionnel; des acteurs, musiciens, technicien, costumière etc. Je prépare le planning des répétitions et tout le coté logistique. J'essaye de rassembler dans mes projets différents partenaires. Ensuite je travaille plus ou moins pendant un an pour la création. Je fais ce métier avec tout mon cœur. Le fait que je sois une personne sensible m'aide beaucoup dans le contact avec les participants. Avec mes projets je veux contribuer à une société avec plus de tolérance pour les personnes qu'on appelle souvent 'différents' et je souhaite mettre en valeur les talents des participants et changer le regard sur le 'handicap' ou sur 'l'age'.

Votre spectacle Swing tourne actuellement en Flandre et connaît beaucoup de succès. Il fait même l’objet d’articles de presse. Avez-vous déjà travaillé du côté francophone ?
Pour Mons 2015 j'ai travaillé à Mons pendant deux ans pour la création de 'DADA', joué par 16 personnes du centre Le Carosse. C'était une collaboration avec la communauté Flamande et la communauté Francophone. Dans les années 80 j'ai joué en tant que comédienne au Théâtre de Poche et au Théâtre de la Balsamine. Pour le moment je prépare un nouveau spectacle qui sera joué par des personnes âgées, à Houthalen Helchteren, au Limbourg.
Quel est le regard porté par les programmateurs sur vos spectacles?
Ce n'est pas évident de programmer des spectacles inclusifs; même qu'ils sont de haute qualité artistique. Il reste toujours des préjugés envers des spectacles inclusifs. C'est pour ça que je suis persévérante! Mais ceux qui connaissent et suivent mon travail, sont très enthousiastes et souvent étonnés et émus par les prestations des participants. Moi aussi d'ailleurs :-)
Le public est toujours nombreux lors des représentations de vos créations. Quel est leur retour ?
Un public souvent ému et heureux. Cela me fait beaucoup de bien de sentir que j'arrive à toucher et atteindre un public. Un public très divers, de spectateurs de tous les ages, avec ou sans handicap. Mes spectacles sont très visuels, poétiques aussi, avec de l'humour. Accessibles pour un public divers.
Pour Mons 2015 j'ai travaillé à Mons pendant deux ans pour la création de 'DADA', joué par 16 personnes du centre Le Carosse. C'était une collaboration avec la communauté Flamande et la communauté Francophone. Dans les années 80 j'ai joué en tant que comédienne au Théâtre de Poche et au Théâtre de la Balsamine. Pour le moment je prépare un nouveau spectacle qui sera joué par des personnes âgées, à Houthalen Helchteren, au Limbourg.
Quel est le regard porté par les programmateurs sur vos spectacles?
Ce n'est pas évident de programmer des spectacles inclusifs; même qu'ils sont de haute qualité artistique. Il reste toujours des préjugés envers des spectacles inclusifs. C'est pour ça que je suis persévérante! Mais ceux qui connaissent et suivent mon travail, sont très enthousiastes et souvent étonnés et émus par les prestations des participants. Moi aussi d'ailleurs :-)
Le public est toujours nombreux lors des représentations de vos créations. Quel est leur retour ?
Un public souvent ému et heureux. Cela me fait beaucoup de bien de sentir que j'arrive à toucher et atteindre un public. Un public très divers, de spectateurs de tous les ages, avec ou sans handicap. Mes spectacles sont très visuels, poétiques aussi, avec de l'humour. Accessibles pour un public divers.
Quelles sont les étapes d’une création d’un spectacle inclusif ?
D'abord l'écriture du dossier, ce qui prends en général 2 à 3 mois. Pendant ce temps là, je prépare l'équipe, le planning, le budget etc. Puis je travaille en 5 étapes. Je fais des exercices de base au début, on improvise autour du thème central et les participants apprennent à se connaitre et à se sentir bien sur scène. Puis petit à petit je collectionne du matériel, des idées. Puis plus tard je fais la structure de la pièce, puis on fait des filages jusqu'à la première. Je travaille d'une manière très personnelle avec chacun des participants, avec beaucoup d'attention et d'écoute. J'observe beaucoup, je pense, je lis, j'écris, je crée. C'est un procès très lent, c'est pour cela que je prends un an pour la création. Et avec ceci, je fais aussi la comptabilité du projet!
Quelles sont vos frustrations dans ce métier ?
L'insécurité, ne jamais savoir à l'avance si oui ou non il y aura des subventions. Comme je travaille en tant que 'artiste individuel' je n'ai pas d'infrastructure autour de moi pour m'aider ou me soutenir. Ce qui est un travail difficile aussi, c'est d'attirer la presse. Il y a tant d'initiatives, tant de spectacles...
Mais heureusement, de temps en temps il y a un bel article qui est publié.
D'abord l'écriture du dossier, ce qui prends en général 2 à 3 mois. Pendant ce temps là, je prépare l'équipe, le planning, le budget etc. Puis je travaille en 5 étapes. Je fais des exercices de base au début, on improvise autour du thème central et les participants apprennent à se connaitre et à se sentir bien sur scène. Puis petit à petit je collectionne du matériel, des idées. Puis plus tard je fais la structure de la pièce, puis on fait des filages jusqu'à la première. Je travaille d'une manière très personnelle avec chacun des participants, avec beaucoup d'attention et d'écoute. J'observe beaucoup, je pense, je lis, j'écris, je crée. C'est un procès très lent, c'est pour cela que je prends un an pour la création. Et avec ceci, je fais aussi la comptabilité du projet!
Quelles sont vos frustrations dans ce métier ?
L'insécurité, ne jamais savoir à l'avance si oui ou non il y aura des subventions. Comme je travaille en tant que 'artiste individuel' je n'ai pas d'infrastructure autour de moi pour m'aider ou me soutenir. Ce qui est un travail difficile aussi, c'est d'attirer la presse. Il y a tant d'initiatives, tant de spectacles...
Mais heureusement, de temps en temps il y a un bel article qui est publié.
Quel est votre agenda ?
Je prépare un nouveau spectacle, joué par des personnes 65+, avec en plus 2 jeunes comédiens et 3 musiciens. Je donne des cours de théâtre aussi à des jeunes gens mal voyants et/ou aveugles. Et je cherche à retrouver un emploi à mi-temps dans un centre culturel pour le moment. Je viens de terminer un mi temps dans un centre culturel à Bruxelles, où je menais une troupe de 10 personnes handicapées pendant neuf ans. Et je voudrais dans le futur à nouveau créer un spectacle à Mortsel. Et peut-être fonder une nouvelle troupe inclusive à Bruxelles. Beaucoup d'idées! L'ennui, c'est un mot que je ne connais pas...
Je prépare un nouveau spectacle, joué par des personnes 65+, avec en plus 2 jeunes comédiens et 3 musiciens. Je donne des cours de théâtre aussi à des jeunes gens mal voyants et/ou aveugles. Et je cherche à retrouver un emploi à mi-temps dans un centre culturel pour le moment. Je viens de terminer un mi temps dans un centre culturel à Bruxelles, où je menais une troupe de 10 personnes handicapées pendant neuf ans. Et je voudrais dans le futur à nouveau créer un spectacle à Mortsel. Et peut-être fonder une nouvelle troupe inclusive à Bruxelles. Beaucoup d'idées! L'ennui, c'est un mot que je ne connais pas...